Created with Admarket's flickrSLiDR.

jeudi 14 janvier 2010

« On en revient encore plus déterminés »

Ils voulaient entrer en Palestine, mais ils n'ont vu que le Caire. Une quinzaine de Lillois qui devait participer à une marche internationale vers Gaza fin décembre, ont été retenus par les autorités Égyptiennes. Cette expérience les conforte encore plus dans leur lutte, disent-ils. MORADBELKADI.mailto:BELKADI.morad.belkadi@nordeclair.fr






À eux seuls, ils ont créé la « bande de Giza », du nom de ce quartier du Caire où ils ont été bloqués presque une semaine par les autorités égyptiennes, sur le parvis de l'ambassade de France. Pourtant, c'est une autre bande que ces 300 Français, dont une quinzaine de Lillois et métropolitains, voulaient rejoindre. Le 27 décembre, un an jour pour jour après l'opération israélienne « plomb durci » - 1 400 morts côté palestinien - ils voulaient entrer à Gaza, soumis à un blocus d'Israël. Une initiative de l'association américaine Code Pink, qui aura attiré 1500 personnes venues des quatre coins du globe.

« Avant le départ, l'Égypte n'avait ni accepté, ni refusé de nous laisser entrer », indique Farid Huossa, l'un des participants. Le groupe nourrissait quelques espoirs. Las : « la police égyptienne a bloqué le dépôt des bus qui devaient nous affréter jusque la frontière », poursuit Farid Huossa. Le pays refuse de les laisser passer la frontière. Raison invoquée, l'instabilité qui règne à Gaza. « Ils ont cédé à la pression d'Israël », fulmine Nasser Lazaoui, un autre marcheur venu de la métropole. Le groupe de Français a donc décidé... de manifester. Slogans, pancartes, et tentes déployées sur les trottoirs pendant tout leur séjour. Problème, les manifestations sont interdites au pays des pyramides depuis 1981.




« Zizanie »

« Ça a été tendu, témoigne Claude Dancette, président de l'association médicale France Palestine. Il y avait l'armée pour nous encadrer, on a reçu quelques coups, mais rien de méchant parce qu'on était Français ». Farid, tout sourire, ajoute, « on a semé la zizanie ». Il faut dire que les marcheurs hexagonaux ont bloqué l'une des artères principales de la capitale qui compte près de 18 000 habitants... Et très vite, ils vont attirer l'attention des médias arabes et de la presse internationale. Car de toutes les nationalités représentées à cette marche, la France a le plus gros contingent. « On a attiré l'attention de la population égyptienne, qui malgré sa proximité, ignore tout de la situation en Palestine », regrette Nasser. Certains vont même sympathiser avec les soldats qui ne lâchent pas leur trace et dont beaucoup sont à peine sortis de l'adolescence. Tous affirment qu'en leur refusant l'entrée, les autorités égyptiennes espéraient que les Français retourneraient chez eux pour fêter le nouvel an. Mais ils sont restés, pour passer le réveillon dans la rue, avec leurs revendications.

Même s'ils n'ont pas pu rencontrer les Gazaouis, leur appel a été entendu. « Avant de repartir, on a eu un entretien téléphonique avec des responsables de l'autorité palestinienne, raconte Farid. Ils nous ont remerciés, ils nous ont dit que grâce à nous on parlait d'eux à nouveau. Qu'on ne les oubliait pas. » Claude Dancette reste, lui, amer, « c'est un génocide lent, personne ne réagit ».

Dans tous les cas, ils reviennent encore plus « déterminés » que jamais, assurant monter un maximum d'actions de sensibilisation au niveau local, et pourquoi pas retenter une marche.
http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/2010/01/13/on-en-revient-encore-plus-determines.shtml

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire