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mercredi 10 février 2010

Les années noires des roses de Gaza

Depuis deux ans et demi, le blocus israélien contraignait les Gazaouis à donner en pâture au bétail les fleurs qu’ils exportaient habituellement en Occident. Aujourd’hui, les horticulteurs du territoire palestinien ont à nouveau le droit d’exporter leur récolte. L’occasion pour notre Observateur de revenir sur les années noires des roses de Gaza.
L’exportation des fleurs de Gaza s’était complètement arrêtée en septembre 2007 lorsque le gouvernement israélien avait déclaré la bande "entité hostile". Mais le 11 décembre dernier, Israël a autorisé le passage d’une première cargaison de fleurs destinées au marché européen. Environ 35 millions de fleurs devraient ainsi être exportées jusqu'à début mai. Avant 2007, ce chiffre s’élevait à 60 millions...

Depuis 1991, Gaza produit des œillets, des roses et des chrysanthèmes dans une centaine de fermes situées à Beit Lahia, au nord de la bande, et à Rafah, au sud. Le territoire palestinien exporte l’essentiel de sa production aux Pays-Bas, où une grande partie est revendue aux marchés russe et européen.
 
"De nombreux horticulteurs ont préféré donner leur fleurs en pâture au bétail pour ne pas avoir à les jeter"
Ismail Amir est blogueur à Gaza. Il a récemment publié un billet sur la culture des fleurs dans la bande de Gaza.

Depuis deux décennies, la bande de Gaza exporte des millions de fleurs en Occident. Mais, durant les dernières années, la situation des horticulteurs s’est sévèrement détériorée. Leurs serres ont été bombardées durant la guerre et les coupures de courant et d’eau n’ont fait qu’aggraver les choses.

Mais le plus gros obstacle à l’exportation demeure le blocus imposé à Gaza. Les horticulteurs doivent ainsi attendre l’ouverture des points de passage pour écouler leur récolte. Souvent, les fleurs finissent par se faner, faisant perdre aux cultivateurs des mois de labeur et d’investissement. D’ailleurs, de nombreux horticulteurs ont préféré donner leurs fleurs en pâture au bétail pour ne pas avoir à les jeter.

Faute de pouvoir exporter leur production, les cultivateurs ont tenté de se tourner vers le marché local. Mais le Gazaoui, privé de tout ou presque, ne fait pas de l’achat de fleurs une priorité avec le peu d’argent qu’il gagne. Les horticulteurs ont donc été obligés de vendre leurs fleurs à des prix dérisoires malgré les coûts élevés de production [les coûts de production d’un dounam de fleurs - 1000 mètres carrés - se chiffre à environ 6000 euros, ndlr].

Auteur cherif ismail

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